Daniel Livartowski est né le 13 janvier 1944 à Limoges.

Il vit et travaille en région parisienne. Daniel Livartowski est autodidacte. D'origine lituanienne, fils d'un tapissier décorateur, il a attendu la trentaine pour se mettre à la peinture. Son école : son humeur de bon vivant, son humour, son amour du jazz, de Desproges et des polars américains "défoncés". Dans les années 1980, il pratique une peinture agressive, truculente. Il dépeint une humanité sommaire, affublée, pour donner le change, des oripeaux de la civilisation, signes d'appartenance tribale censés dissimuler une animalité originelle, pères de familles nombreuses, engoncés dans leur costume-cravate, en proie à une libido exacerbée, personnages gonflés par un désir de paraître à leur avantage dont le peintre n'est pas dupe. C'est brossé sur des fonds noirs, dans une pâte savoureuse, avec des emportements qui ne renient pas ce qu'ils doivent à Francis Bacon, avec ce droit à l'inachèvement et au remplissage griffonné, dans les zones qui font relâche, quand l'essentiel est dit ailleurs et que l'image a acquis son taux suffisant de lisibilité. Et puis, au fil des travaux et des jours, comme il arrive souvent, la peinture de Livartowski s'est éclaircie. Son univers est à présent plus proche de Queneau que de Céline qu'il admire. Les imprécations font place à une bonhomie non dénuée d'esprit critique et de poésie. Des violons se sont glissés dans un orchestre qui n'était fait que de stridences. Un ciel clair et serein replace les personnages sur la planète, échappant à la noire solitude de l'auto-analyse où ils se complaisaient. Des tavelures, des effets de moire, des couleurs joyeuses ont pris la place des explosions baconiennes, les arbres exsudent leurs frondaisons comme un panache de vapeur, les oiseaux chantent, les filles se savent belles et le globe laisse deviner sa courbure de par la distance amusée et chaleureuse que l'auteur prend avec le monde. C'est à une saine et libertaire joie de vivre que nous convie la peinture de Daniel Livartowski.